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L’investissement, clé de l’amélioration de la note de l’économie mondiale, selon l’OCDE

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La croissance mondiale se consolidera progressivement et retrouvera d’ici fin 2016 son rythme tendanciel d’avant la crise, alors que l’activité se répartit plus uniformément dans les grandes économies et que les déséquilibres extérieurs d’ensemble sont moins marqués qu’ils ne l’étaient avant 2007, selon les dernières Perspectives économiques de l’OCDE.

 

 

Dans les économies avancées, le marché du travail est en voie de rétablissement, et les risques de déflation se sont atténués.
 
Néanmoins, on peut considérer que l’économie mondiale ne parvient pas à dépasser la note moyenne de « B- ». Au cours des trois premiers mois de 2015, la croissance mondiale a enregistré sa plus faible croissance trimestrielle depuis la crise. Si ce fléchissement peut être vu comme transitoire, les gains de productivité demeurent décevants, en partie sous l’effet d’un investissement productif en demi-teinte qui affecte la diffusion des nouvelles technologies.
 
La faiblesse de l’investissement dans de nombreuses économies pèse sur la consommation, la création d’emplois et la revalorisation des salaires, et sape les perspectives d’une croissance durable à long terme.

 

« La croissance de l’économie mondiale devrait se consolider, mais la reprise reste lente et l’investissement n’a pas encore redémarré », a déclaré le Secrétaire général de l’OCDE, M. Angel Gurría. « L’incapacité à renouer avec une croissance soutenue et durable a eu des coûts très concrets en termes de pertes d’emploi, de stagnation du niveau de vie dans les économies avancées, de développement moins soutenu dans certaines économies émergentes et de creusement des inégalités presque partout. »

 

Selon les Perspectives, une augmentation des dépenses en capital est nécessaire pour hisser les économies sur une trajectoire de croissance plus soutenue. Pour les pouvoirs publics, transformer l’investissement en une croissance durable nécessitera de porter une attention particulière aux travailleurs à faible revenu et de prémunir l’éducation des effets du creusement des inégalités, afin de lever l’une des principales menaces pour la croissance à long terme.
 
L’OCDE prévoit que la croissance mondiale s’établira à 3,1 % en 2015, avant d’atteindre 3,8 % en 2016. Ces taux sont inférieurs à ceux retenus par les Perspectives de novembre 2014, qui étaient respectivement de 3,6 % et 3,9 %, pour l’essentiel en raison du fléchissement inattendu qui a marqué le premier trimestre de l’année 2015. La croissance mondiale devrait se redresser en 2015 et 2016 sur fond de faiblesse des prix du pétrole, d’amples mesures d’assouplissement monétaire et d’une modération des efforts d’assainissement budgétaire dans les grandes économies.

 

Aux États-Unis, la croissance devrait s’établir à 2 % en 2015 et à 2,8 % en 2016, soit une révision à la baisse des prévisions de novembre 2014, qui tablaient sur un rythme de 3,1 % cette année et de 3 % l’an prochain. Si l’appréciation du dollar et des conditions météorologiques défavorables ont pesé sur la croissance au début de 2015, le recul du chômage se poursuit. Une politique monétaire accommodante et le faible niveau des prix du pétrole devraient continuer à stimuler la demande.

 

Dans la zone euro, la production devrait croître de 1,4 % cette année et de 2,1 % en 2016, soit une amélioration par rapport à l’édition antérieure des Perspectives, qui prévoyait respectivement 1,1 % et 1,7 % pour ces deux années. Les mesures d’assouplissement monétaire de la BCE ont été plus énergiques que prévu et ont été assorties d’une forte dépréciation de l’euro, ce qui devrait renforcer les effets positifs sur la demande de la pause dans les efforts d’assainissement budgétaire et du recul des prix du pétrole.
 
La croissance japonaise devrait s’établir à 0,7 % en 2015 (contre 0,8 % selon l’édition antérieure des Perspectives) et à 1,4 % en 2016 (contre 1 %). Les facteurs alimentant la reprise sont notamment la baisse des prix du pétrole, la progression des exportations à la faveur de la dépréciation du yen, et la hausse des salaires réels.
 
En Chine, la prévision de croissance du PIB a été révisée à la baisse pour 2015, avec 6,8 % contre 7,1 % dans les Perspectives de novembre dernier, et 6,7 %, et non plus 6,9 %, pour 2016. Cette décélération s’explique par la réorientation actuelle de l’économie chinoise, dans laquelle les activités de services se substituent au secteur manufacturier et à l’investissement immobilier comme principal moteur de la croissance.
 
La croissance devrait rester à la fois soutenue et stable en Inde en 2015 (avec 7,3 %) puis en 2016 (7,4 %). La Russie et le Brésil devraient sortir de la récession et retrouver en 2016 une croissance positive, bien que faible.
 
« Pour obtenir mieux que la note de « B- » et décrocher un « A », il faut relancer l’investissement, pour créer des emplois et stimuler la consommation », a déclaré la Chef économiste de l’OCDE, Mme Catherine Mann. « Cela suppose de mettre en œuvre des mesures structurelles visant à accroître la productivité et la concurrence sur les marchés, dans le cadre d’une approche d’ensemble, associant les politiques monétaire et budgétaire, qui assure une croissance appropriée de la demande et réduise les incertitudes liées à l’action publique. »

Lu 1859 fois Dernière modification le jeudi, 18 juin 2015 14:56
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